Alors que plusieurs publications en soirée du jeudi 04 mars ont annoncé l'assignation à résidence de Réckya Madougou, la candidate recalée à la présidentielle actuellement dans les liens de la justice, les vérifications de Banouto indiquent qu’elle n’est pas assignée à résidence à la date de ce vendredi 5 mars 2021, en fin de matinée.

Reckya Madougou assignée à résidence ? Plusieurs publications sur les réseaux sociaux ont annoncé dans la soirée du jeudi 04 mars que l’opposante arrêtée a été placée en résidence surveillée après une perquisition à son domicile. « Urgent : Reckyath Madougou assignée en résidence surveillée », écrit wordbeninafrique.info, un site d’information dont le lien a été partagé sur les réseaux sociaux.
Sur Facebook, la même information a été donnée dans des groupes contenant des milliers de membres et sur les foras Whatsapp de centaines de personnes. « Nous rassurons les militants du parti " Les Démocrates " et tout le peuple que notre Présidente, madame Réckya Madougou a passé la nuit du jeudi 04 mars 2021 chez elle en résidence surveillée ! Nous vous invitons à garder la sérénité car la victoire est certaine. Force à nous et courage à tous », lit-on sur une publication transférée par un forumiste d’un groupe Whatsapp.

« C’est faux ! »
Jusqu’en fin de matinée de ce vendredi 5 mars, il n’y a encore aucune nouvelle officielle d’assignation à résidence de l’opposante dont la candidature a été invalidée à la présidentielle du 11 avril 2021. Selon une source proche du dossier contactée dans la soirée du jeudi, Reckya Madougou n’est pas assignée. « C’est faux ! ». Des sources parallèles infirment la rumeur de l’assignation à résidence surveillée. En garde à vue depuis son arrestation, elle a été conduite à son domicile pour une perquisition dans la soirée du jeudi. La recherche judiciaire à domicile s’est opérée sous le regard de quelques partisans de l’opposante restés devant la maison, fredonnant l’hymne nationale. Après, la perquisition, l’ex-ministre a été reconduite à la brigade criminelle où elle est en garde à vue depuis son arrestation mercredi.
LIRE AUSSI : Joël Aïvo expert constitutionnel de l’Onu en Centrafrique ? Ça date de 2015 (Bénin Check Info)
Certains auteurs de la rumeur sont revenus sur leurs premières publications et ont indiqué qu’il n’y avait pas encore confirmation.
« Reckya Madougou a été reconduite à la Brigade Économique et Financière (BEF) où elle a passé la nuit », a rectifié le site AfricanYouth après avoir annoncé dans une première publication qu'elle a été assignée à domicile.
« Nous avions dit que l'information d'assignation à résidence restait à confirmer. Nous venons d'apprendre que selon le fait qu'elle sera assignée à résidence, rien n'était sûr. Selon nos enseignements, Madame Reckya Madougou devra retourner à la Brigade économique et financière à la fin de la perquisition de son domicile. Nous suivons pour vous. », a repris l’activiste Hugues Comlan Sossoukpè après avoir indiqué deux heures plus tôt : « Info urgente. Aux dernières nouvelles, Madame Réckya Madougou, après la perquisition de son domicile aurait été assignée à résidence surveillée chez elle » avec la mention « Information à confimer » qui a disparu dans d’autres publications sur les réseaux sociaux.

Interrogés, les avocats de Reckya Madougou démentent aussi la rumeur sur l’assignation à résidence de leur cliente. Elle n'a jamais été assignée à résidence, ont formellement démenti Me Kato Atita et Me Renaud Agbodjo, en conférénce de presse dans l'après-midi de ce vendredi. Les avocats informent qu'elle est toujours en garde à vue.
Madougou arrêtée pour des faits de terrorisme présumé
Lors d’un point de presse dans la matinée du jeudi 04 mars, Mario Mètonou, le procureur spécial de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) a présenté les faits à l’origine de l’interpellation de l’opposante après une conférence de presse à Porto-Novo. « Disqualifiée de la course à l’élection présidentielle d’avril 2021, madame Reckya Madougou et certains membres de sa formation politique ont, selon toute vraisemblance, formé le dessein de perturber le déroulement du prochain scrutin en perpétrant des actes de terreur de grande ampleur », a déclaré le procureur évoquant des manœuvres ayant pour "but" de « provoquer la terreur, le chaos et de parvenir ainsi à faire suspendre le processus électoral en cours ».
LIRE AUSSI : Bénin Check Info : attention !, Azannaï n’attaque pas le front de l’opposition dans cette vidéo
Ton avis nous intéresse